Au Canada, le gouvernement conservateur et libéral de Stephen Harper a profité de l'été pour éliminer onze programmes de subventions culturelles et réduire l'enveloppe de trois autres. Les coupes totalisent 44,8 millions de dollars canadiens (environ 30 millions d'euros).

Le secteur du livre est touché par la réduction de l'enveloppe annuelle du PADIE, programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition.

Ce programme “a pour principal objectif d'assurer le choix et l'accès à des livres d'auteurs canadiens, qui reflètent la diversité culturelle et la dualité linguistique du Canada tant au pays qu'à l'étranger”.

Amputé d'un million de dollars canadiens (660 000 euros), le PADIE revient à son niveau budgétaire de 2003, après une hausse quasiment constante durant cinq années.

Dans le cadre du programme 2007/2008, plus de 250 éditeurs ont reçu entre 3 000 $ CAN et 850 000 $ CAN pour un total de 27 millions de dollars canadiens (17,8 millions d'euros).

Les éditeurs québécois, dont la marge de profit a considérablement baissé en dix ans, dépendent beaucoup des subventions dont celles du PADIE.

Depuis un mois, les travailleurs culturels manifestent et se mobilisent pour sensibiliser les citoyens à la question.

Deux logiques s'affrontent. Le gouvernement Harper estime que les programmes touchés étaient inefficaces, mais refuse de dévoiler les documents qui l'ont conduit à des choix qu'il estime “d'ordre stratégique”.

Les opposants invoquent des coupes aveugles et purement comptables, rappellent que certains de ces programmes ont largement prouvé leur efficacité et ont été évalués positivement dans le cadre des révisions stratégiques réalisées par le cabinet du Premier ministre.

Les coupes devraient être réaffectées au financement du relais de la flamme olympique des jeux de Vancouver (2010). Un coût de 48,5 millions de dollars canadiens.