Cet épilogue était dans toutes les têtes depuis un bon moment. Souhaitée et redoutée tout à la fois, la liquidation judiciaire de la librairie Camponovo a été prononcée lundi 5 novembre, entraînant dans la quinzaine de jours à venir le licenciement de ses 39 salariés.

Pour justifier sa décision, le tribunal de commerce de Besançon a avancé l'échec du plan de redressement présenté le 8 octobre par Jean-Jacques Schaer, propriétaire de la librairie, et qui s'appuyait sur la vente du dépôt logistique (voir notre actualité). Fermée depuis le 1er septembre, la librairie généraliste ne rouvrira donc plus ses portes.

Soulagés que la situation se termine enfin, les employés, dont certains officiaient à la librairie depuis plus de vingt ans, se sentaient toutefois à la sortie du tribunal «un peu perdus. C'est symboliquement très fort cette liquidation», constate ainsi Florence Galiana, déléguée du personnel.

Vendredi dernier, via un communiqué, ils pointaient leur épuisement et leur souffrance face à une situation qui dure depuis quasi un an. «Trop longtemps que ça dure, trop longtemps que nous sommes maltraités, que nous [...] souffrons. Oui, nous nous sommes sentis totalement floués, manipulés, dépossédés.»

Ils rappelaient également «combien le personnel a été mobilisé et soudé, combien le personnel a su se montrer patient, inventif avec le soutien des clients dans sa lutte pour la survie de l'entreprise».

La disparition de Camponovo, qui occupait la 10e place dans le classement Livres Hebdo des 400 premières librairies françaises, laisse un vide à Besançon, que ses confrères, tels Les Sandales d'Empédocle, Les Gourmands lisent ou Siloë-Chevassu, ne peuvent totalement absorber.