Revenue sur le devant de la scène avec les marketplaces et la crise économique, le livre d'occasion a le vent en poupe. Alors que certains libraires s'interrogent sur l'intérêt de constituer une offre et que des bacs de livres de seconde main refont leur apparition ici ou là, Chapitre passe à la vitesse supérieure. L'enseigne, qui a une longue tradition de la vente en ligne de livres rares ou épuisés avec le site Chapitre.com, créé en 1997, propose désormais aux particuliers de revendre leurs manuels scolaires et leurs livres universitaires directement dans les 57 boutiques du réseau. Ce nouveau service n'est en fait que le prolongement de Babel, une opération testée il y a un an dans 10 magasins pilotes et qui s'est étendue à l'ensemble des librairies Chapitre en janvier dernier. Le principe est simple : chacun peut y revendre ses livres, dont l'état doit être suffisamment bon pour pouvoir être remis sur le marché. En échange, l'enseigne délivre des bons d'achat valables trois mois sur tous les rayons, dans tout le réseau et sur le site Internet. Si les ouvrages sont repris en moyenne à 15 % du prix public, Chapitre organise également des périodes ponctuelles de reprises de certains titres, de Guillaume Musso ou Marc Levy par exemple, à des prix plus avantageux pouvant aller jusqu'à 40 % du prix public. Pour les livres scolaires et universitaires, l'enseigne a introduit une nouveauté : une partie des ouvrages repris seront disponibles dans les magasins situés dans des villes universitaires ou là où les pouvoirs publics ne fournissent pas les manuels scolaires.

L'objectif est triple : générer une nouvelle source de trafic en boutique, enrichir le catalogue du site Chapitre.com, qui compte actuellement 5 millions de références et développer la synergie entre le site Internet et les librairies physiques. Si l'on en croit l'enseigne, qui annonce plus de 1 500 livres repris par jour et 80 % de bons d'achat réutilisés immédiatement dans les magasins, le succès est au rendez-vous. Pour autant, faute d'un modèle économique rentable, Chapitre ne propose pas encore, contrairement à Gibert Joseph, acteur incontournable du marché, la revente de livres via Internet.