Légothèque

Collections, animations, espaces: comment accueillir tous les genres en bibliothèque ?

La légothèque fait réfléchir sur le multiculturalisme - Photo Blog de la légothèque

Collections, animations, espaces: comment accueillir tous les genres en bibliothèque ?

A l’occasion de la Journée internationale de visibilité transgenre, zoom sur la commission « légothèque » de l’ABF, qui œuvre depuis 2012 pour lutter contre les stéréotypes et réfléchir sur l’inclusion de tous les publics en bibliothèque.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 26.03.2021 à 12h12

« Commission légothèque » : une équipe qui réfléchit à l’introduction de jeux de briques danoises dans les médiathèques ? Pas vraiment. En latin, lego dérive de legere : lire. Le mot renvoie aussi à l’ego, à soi. Depuis 2012, il s’agit pour cette équipe de l’Association des bibliothèques de France (ABF) de faire réfléchir sur la construction de l’individu, les stéréotypes, les questions de genre et de multiculturalisme.

« Sortir de la binarité homme-femme, s’intéresser à la communauté LGBT et au racisme, complète Fabienne le Hein, responsable de la commission. Notre rôle est d’attirer l’attention des bibliothèques et des associations sur ces points, et de les accompagner pour qu’elles reflètent cette pluralité dans leurs collections, leurs animations et leurs espaces. »

Chapitre 1 : les collections. Sur son blog, Twitter et Facebook, l’équipe donne des suggestions de lecture. « Ce sont nos articles les plus consultés. On voit que c’est un besoin des profs et des particuliers, donc pas seulement des bibliothèques, qui demandent des repères dans toute cette littérature foisonnante », commente Fabienne le Hein. Tous les mois, la légothèque repère également revues, films, jeux vidéos ou podcasts à explorer. 

Chapitre 2 : les animations. Pour combler le fossé de genre sur Wikipédia, tout un chacun est invité à améliorer les pages de l'encyclopédie en ligne portant sur les femmes, en ajoutant des références bibliographiques ou en corrigeant les phrases maladroites. Les contributeurs bilingues tâcheront de traduire des articles vers le français. Et les bibliothèques d’organiser des ateliers pratiques, en invitant une association comme « les sans pagEs » ou la formatrice nantaise Anne Baumstimler. En matière d’animations, on fera attention à inviter autant d’intervenants hommes que femmes, notamment pour les ateliers scientifiques. La commission donne aussi des idées d’expositions, en fournissant sur simple demande ses fiches à imprimer.

Chapitre 3 : les espaces. Dans la bibliothèque, chaque sexe ou couleur de peau doit se sentir à l’aise. « Cela passe par la bienveillance et la discrétion du bibliothécaire, lorsqu’une personne transgenre par exemple veut s’inscrire et qu’elle doit dire son sexe, ce qui peut être un moment délicat. On invite donc les bibliothèques à aménager un poste d’accueil un peu confidentiel. »
Autre exemple : rendre les toilettes mixtes. La commission coorganise ainsi le concours de l’ABF « Chouettes toilettes », qui récompense les bonnes idées pour rendre les petits coins plus inclusifs et esthétiques. Les inscriptions sont possibles jusqu’au vendredi 21 mai.

Dernier chapitre : donner des outils pratiques pour réfléchir autour du genre. Carte des bibliothèques spécialisées, répertoire des formations de bibliothécaires, partage d’articles sur des initiatives internationales, l’actualité intellectuelle et militante… La commission coorganise également des journées d’étude, comme le 27 mai à Brest (sous réserve de l’évolution des règles sanitaires…). Onze membres actifs travaillent bénévolement à cette œuvre, et aimeraient étoffer leurs rangs...

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