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[Les bibliothécaires de l'année 2024] Mélanie Loriot, bibliothécaire d’hôpital (4/5)

Mélanie Loriot, responsable de la bibliothèque du CHU de Lille - Photo CHU de Lille

[Les bibliothécaires de l'année 2024] Mélanie Loriot, bibliothécaire d’hôpital (4/5)

Ils incarnent la diversité et le dynamisme du métier de bibliothécaire. La rédaction a sélectionné cinq professionnels pour lesquels les lecteurs sont invités à voter, jusqu’au 27 septembre. Quatrième portrait de la semaine : Mélanie Loriot, responsable de la bibliothèque du CHU de Lille.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 11.09.2024 à 10h00

Ado, Mélanie Loriot n’avait « absolument aucune idée » du métier qu’elle voudrait exercer. « Je trouvais incroyable qu’on me demande à 15 ans ce que je voulais faire de toute ma vie… Mais une fois adulte, j’ai compris qu’on exerçait plusieurs métiers », s’anime aujourd’hui la diplômée de masters en économie et en géographie, entrecoupés par l’organisation du festival Meltingpotch, qui promeut les cultures étrangères dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au sein de l’association Mine de culture(s). 

Et puis se présente cette offre d’emploi : chargée de mission livre et lecture au CHU de Lille. « Je me suis dit : mince, il y a de la culture à l’hôpital ? Mais évidemment, s’il y a bien un endroit où une personne a besoin de s’évader, c’est ici  ! »

La voilà donc, en 2020, responsable de la Médiathèque de la Cité, couvrant un campus de 350 hectares avec 14 hôpitaux, 3 000 lits, 16 000 professionnels et 3 100 étudiants. Parfait pour celle qui cherche « un métier où on peut voir du monde ». Mais la bibliothèque n’est alors qu’un module déplié dans une zone de passage. 

Géographe et musicienne

Mélanie Loriot enfile donc sa casquette d’aménageuse d’espace, en suivant l’enquête réalisée auprès des patients et des professionnels qui fréquentent le site : cela donne un espace de 120 m2 fermé mais vitré, « pour que le patient puisse surveiller si l’ambulance arrive, tout en étant dans une parenthèse, sans se sentir à l’hôpital. Qu’il puisse s’asseoir dans un fauteuil confortable et repartir avec un auteur qu’il aime ».

C’est aussi le moment de déployer ses talents de musicienne. La clarinettiste dans l’orchestre de sa commune fait intervenir de la danse, du théâtre, de la photo. « On fait de l’action culturelle, mais pas de l’art-thérapie. On ne fait pas partie du parcours de soin », précise-t-elle. Car cette distinction est vertueuse : « On parle aux patients de façon totalement neutre. Nous ne portons pas de blouse blanche et ne sommes pas au courant de leur thérapie. On parle seulement de livres, et pas de leur maladie. Ça fait du bien. »

Elle lit des ouvrages de tout genre, pour ajuster ses conseils à tout lecteur. Mais affectionne particulièrement le thriller, le roman fantastique. A 31 ans, elle fait partie des fans d’Harry Potter. « J’attendais avec impatience la sortie du nouveau livre pour le dévorer ! » Ajoutons la magie des romans feel good. La dernière révélation : Malgré nous, de Claire Norton. Malgré elle, la lectrice était prise dans ce dilemme : « Tourner vite vite vite les pages pour que la vérité éclate, mais se rapprocher de la fin de l’histoire, donc quitter tristement les personnages auxquels je m’étais tellement attachée !! » Triste, mais les yeux pétillants de joie.

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