Scénographie, photos, vidéos, il a presque tout fait. Michel Houellebecq s'expose au Palais de Tokyo à Paris, du 23 juin au 11 septembre, dans "Rester vivant", une installation de 18 salles où il met en scène sa difficulté d'être et décline ses obsessions: le vide de l'existence moderne, sa santé ou encore la mort de son chien. Kaléidoscope des pensées tourmentées de l'écrivain français le plus controversé, l'exposition s'ouvre sur une photo de soleil levant ou couchant où s'inscrit une phrase énigmatique: "il est temps de faire vos jeux".
Au fil de ces "chambres poétiques", selon l’expression de Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo cité par l'AFP, on découvre une collection de sets de tables touristiques, un bar – où l'on pourra fumer et boire de la bière – , un tombeau dédié à son chien Clément, une machine qui mélange des encres.
Erotisme
Les seuls êtres vivants photographiés le sont avec des portraits très classiques de jolies jeunes femmes dénudées ou en tenue SM, dont son ex-femme Marie-Pierre. "Je ne crois pas que la vérité d'un être humain puisse être résumée avec une photographie", dit le romancier dans le catalogue de l'exposition, qui fait davantage confiance à la peinture.
Michel Houellebecq y présente aussi La Rivière, film soft et champêtre, où d'autres jeunes femmes se livrent à des jeux érotiques au bord de l'eau.
L'exposition prolonge l’exploration menée par le Palais de Tokyo des échos entre littérature et création contemporaine, depuis l’exposition sur Raymond Roussel en 2013, celle présentée à l’automne 2015 sur John Giorno, ou encore celle sur Jean-Michel Alberola et "Double Je", d’après une nouvelle ?de Franck Thilliez, qui s'achèvent le 16 mai 2016