8 juin > récit France > Damien Luce

En Italien, luce signifie lumière. Damien Luce incarne bien son nom, puisqu’il se sert de sa "torche littéraire" pour éclairer nos parts cachées. L’auteur exprime sa sensibilité à travers sa palette "d’artiste kaléidoscopique", ainsi que le qualifie son site Internet. Sa formation atypique passe par la Juilliard School, pour la musique, ou l’Academy of Dramatic Arts pour le théâtre. Un cocktail qui se traduit ensuite par des concerts, des spectacles (sur Cyrano de Bergerac ou Claude Debussy) et des romans. Il sort d’ailleurs simultanément, en 2010, un premier roman, Le chambrioleur, et un premier CD Poulenc-Enesco.

Cette fois, il met sa pudeur de côté et lève un coin de voile sur sa famille. Celle-ci a été taillée dans une dentelle particulière, suite à la venue au monde de Claire, une enfant "différente" née avec six doigts à chaque main. L’auteur confesse qu’à l’heure où il envisage de devenir "papa et de donner une enfance à un être humain", il revisite la sienne à travers le regard de sa sœur. Claire assume son handicap et se prend pour "la fille de la Joconde".

Pourtant cette gamine a été condamnée par un médecin annonçant sa mort imminente, puis par une enseignante, décrétant qu’elle ne pourra ni lire ni écrire. C’était sans compter sur la force de sa mère. "Lasse de voir la bêtise triompher", elle tend les clés de la liberté à ses petits. Claire et sa fratrie ont droit à une enfance où l’on cultive l’humour et la simplicité. On les voit grandir et s’éveiller au monde. Chaque famille a ses joies, ses peines et ses secrets. Ici, elle s’enrichit d’une réflexion sur la normalité, le temps qui passe ou la fragilité des êtres. Car, écrit l’auteur, "ce qui fait une vie, c’est ce qui forme tes quatre saisons".

Kerenn Elkaïm

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