Fréquentation en hausse au salon de Genève

Salon du livre et de la presse de Genève 2013

Fréquentation en hausse au salon de Genève

Le salon du livre de Genève a attiré 94 000 visiteurs, en dépit de l'absence de quelques grands exposants français.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 19h12

Ouvert du 1er au 5 mai, le 27e salon du livre et de la presse de Genève a reçu 94 000 visiteurs, gratuits ou payants, selon le communiqué de Palexpo, organisateur de la manifestation. Elle en avait accueilli 92 000 l'an dernier.

La préparation du salon s'était trouvée compliquée par la défection de plusieurs grands groupes d'édition français, principaux exposants et acteurs du marché en Suisse romande. Lorsqu'il avait fallu réserver les stands, à l'automne, plusieurs d'entre eux avaient jugé la situation trop incertaine pour s'engager.?Sous la présidence de la journaliste Isabelle Falconnier, l'organisation s'est démenée pour préserver l'impression de densité d'occupation, avec cinq scènes et cinq grandes librairies thématiques (BD, cuisine, littérature suisse, littérature générale, psychologie), lieux de dizaines de débats et dédicaces. Le réseau des librairies Payot tenait son stand dédié à la jeunesse. Palexpo a aussi multiplié les animations, et les invitations d'auteurs à sa charge (200 sur les 820 présents).

Hachette Livre et tous ses éditeurs diffusés/distribués, dont Albin Michel, étaient absents, de même que La Martinière/Le Seuil - ou encore Flammarion mais le groupe s'était retiré depuis plusieurs années déjà. L'OLF, diffuseur/distributeur de nombreuses maisons moyennes, et de la plupart des groupes anglophones avait aussi renoncé aux 300 m2 qu'il loue habituellement. Patrice Fehlmann, directeur général de l'entreprise, avait estimé plus prudent de s'abstenir, alors qu'il venait tout juste de reprendre cette ex filiale de Lagardère Services.

Des ventes en hausse

Mais Gallimard était bien là, de même qu'Actes Sud, l'Ecole des loisirs, Glénat, venu en voisin de Grenoble avec une expo Titeuf, et Interforum, quoique sur une surface réduite. « Il y a encore des dizaines de milliers de visiteurs prêts à payer pour voir des livres, il ne faut pas les décevoir » a défendu Josée Cattin, directrice d'Interforum Suisse, auprès de sa direction française.

« Nous avions un peu réduit notre stand mais nous avons vendu autant de livres que l'an dernier, dont les résultats étaient déjà satisfaisants. C'est donc une bonne édition pour nous » se félicite Pierre-Michel Brille, responsable du marché suisse pour Gallimard. « A surface équivalente, nos ventes ont progressé de 19% » précise pour sa part Raymond Filliastre, directeur général de Servidis. Diffuseur distributeur contrôlé par La Martinière et Slatkine, l'entreprise représente aussi Actes Sud, l'Ecole des loisirs, Belin, Vigo-Maloine, De Boeck, etc.

Même le chocolat suisse est plus cher qu'en France


Sans équivalent en Suisse alémanique où la population est pourtant trois fois plus importante qu'en Suisse romande, ce salon a finalement bénéficié d'un contexte favorable, porté par le grand succès de Joël Dicker, auteur de La vérité sur l'affaire Harry Québert (De Fallois/L'âge d'homme). Les questions sur le prix du livre ont quitté le débat public, même si elles sont toujours bien présentes dans l'esprit des professionnels. Ils attendent avec inquiétude le montant de l'amende que la Commission de la concurrence (Comco) infligera aux diffuseurs distributeurs locaux, filiales des groupes français pour les plus importants, et accusés d'entrave à la concurrence.

Depuis la chute de l'euro, la mise en cause des importateurs accusés d'accaparer le différentiel de change a traversé tous les secteurs de l'économie, mais elle a été particulièrement vive dans le livre. Sous prétexte d'un niveau de vie supérieur en Suisse, bien d'autres produits peuvent être cependant beaucoup plus chers que dans leur pays d'origine, telles les BMW dont la filiale d'importation a été condamnée à une amende de plusieurs dizaines de millions d'euros par la Comco, ou encore le chocolat, pourtant une spécialité locale.

Une tablette de Lindt noir, « riche en fèves nobles d'Amérique centrale » comme le proclame cette honnête marque suisse est 75% plus chère chez Migros, la principale chaîne de grande distribution helvète, que dans un supermarché français. L'exportateur s'est apparemment résigné à s'adapter au niveau de vie des consommateurs de l'Hexagone.
15.04 2015

Auteurs cités

Les dernières
actualités