Une jeune journaliste venue de l'Internet interviewe un vieil écrivain scrogneugneu retiré dans le Val de Loire : c'est l'argument de la dernière pièce de théâtre de Régis Debray, présentée lundi 20 juin à Paris, au théâtre du Vieux-Colombier, à l'initiative du Centre national du livre.

Cette première hors les murs pour le CNL, que son président Jean-François Colosimo souhaite renouveler car il entend défendre les lectures théâtrales, a réuni lors d'une soirée privée de nombreuses personnalités du monde de l'édition, de la presse et de la politique.

Dans Happy Birthday !, Régis Debray revisite son passé avec une bonne dose d'autodérision : «Moi je regardais en arrière pour rêver en avant... J'ai regardé La Havane en 60 comme si c'était Londres en 40, les danseuses nues du Tropicana en prime. Il y avait là un Jean Moulin avec un cigare à la bouche, c'était le Che, je l'ai suivi.» Il se demande aussi ce qui peut subsister des Humanités à l'âge du zapping face une journaliste qui lui assène : «La littérature, ça devient invendable. Si vous voulez faire lire, vous devez vous faire voir et entendre».

Il fallait du cran pour donner la réplique à Jean-François Balmer, qui sort d'une interprétation royale d'Henri IV. Audrey Pulvar s'en est acquitté avec l'aisance d'une grande pro des plateaux télé. On devrait la retrouver à la rentrée comme nouvelle chroniqueuse de l'émission «On n'est pas couché», sur France 2.