19 janvier > Essai France > Olivier Marchon

Olivier Marchon est un facétieux. Dans les disciplines a priori sérieuses comme la cartographie (Atlas de la France incroyable, Autrement, 2014) ou la géographie (Le mont Blanc n’est pas en France !, Seuil, 2013), il traque le bizarre, l’inattendu. Il a encore trouvé matière à distraire ses lecteurs, de plus en plus nombreux, avec les calendriers et les horloges. Son 30 février fait référence à un jour étrange de 1712, en Suède. Ce fut une des conséquences du passage au calendrier grégorien qui fournit plusieurs anecdotes à Olivier Marchon. A cause du pape Grégoire XIII, Thèrèse d’Avila est morte dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582, Shakespeare et Cervantès sont décédés le 23 avril 1616 mais pas le même jour (le dramaturge britannique selon le calendrier julien) et les Soviétiques ont fêté jusqu’en 1991 la révolution d’octobre le 7 novembre… Dans ce brassage de théologie, d’astronomie, d’horaires de trains et de politique (la bataille autour du méridien de Greenwich en 1911), l’auteur montre que celui qui contrôle le temps détient le pouvoir. Ce fut le cas sous la Révolution française avec le calendrier républicain, et sous Staline avec la semaine de cinq jours ou Nepreryka ("ininterrompue" en russe) pour supprimer les week-ends aux travailleurs.

Olivier Marchon rappelle au passage que nous utilisons toujours en France l’heure de Berlin depuis qu’elle nous a été imposée par l’occupant allemand en 1940… Bref, plongez dans ces folles chroniques sur le temps. Vous n’y perdrez pas le vôtre. L. L.

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