Le 25 octobre, la justice a refermé la procédure engagée en 2014 par le Front national pour escroquerie contre la journaliste Claire Checcaglini. Celle-ci s'était infiltrée pendant huit mois au cœur du parti d'extrême droite et avait publié en 2012 le reportage en immersion Bienvenue au Front : Journal d’une infiltrée, aux éditions Jacob-Duvernet.
 
Dans son enquête, Claire Checcaglini, qui avait pris une fausse identité pour entrer au FN, fait le récit de son militantisme au sein du parti en 2011, en rapportant notamment les propos racistes de certains militants ou cadres d’extrême droite. Ce journalisme infiltré, hérité de Günter Wallraff (Tête de Turc, La Découverte), John Howard Griffin (Dans la peau d’un noir, Gallimard) ou encore Nellie Bly (10 jours dans un asile, Editions du sous-sol et Points), fait l'objet d'un débat récurrent dans la mesure où le reporter n'avance pas à visage découvert.

Enquête sérieuse

La procédure contre la journaliste, débutée en 2014, s'était soldée par un non-lieu. Le parti d'extrême droite avait ensuite formé un pourvoi cassation, qui a été rejeté mercredi.

Dans un arrêt consulté par l’AFP, la Cour de cassation soulignait que les "agissements dénoncés" par le FN s’inscrivaient "dans le cadre d’une enquête sérieuse, destinée à nourrir un débat d’intérêt général sur le fonctionnement d’un mouvement politique". De plus, "eu égard au rôle des journalistes dans une société démocratique et compte tenu de la nature des agissements en cause, leur incrimination constituerait, en l'espèce, une ingérence disproportionnée dans l'exercice de la liberté d’expression".