Mansour Amini, le président de l'organisation Saraj Cyberspace, qui a contribué à cette mise à prix à hauteur de 500 millions de rials (environ 15000 euros), a annoncé le nom des organes de presse qui ont contribué au financement, dont l'agence Fars News ou Tehran Press News, pour l’assassinat potentiel de l'auteur.
Shahin Gobadi, du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré le 19 février dans un communiqué: "Cela montre encore une fois clairement que le terrorisme est mêlé à la nature de ce régime comme un des piliers de sa survie. Le seul fait que les médias de ce régime versent un budget pour un assassinat montre que toutes les institutions officielles sont tournées vers des objectifs funestes. C’est simplement ridicule de penser qu’une partie de la théocratie au pouvoir puisse être modérée".
La fatwa contre Salman Rushdie
En 1989, l’ayatollah Rouhollah Khomeini avait lancé une fatwa contre l'écrivain, accusant celui-ci de blasphème contre le prophète Mahomet dans son livre Les versets sataniques, traduit en France chez Bourgois en 1998. Plon, Pocket et Folio l'ont réédité respectivement en 1999, 2000 et 2012. La fatwa contre l'écrivain fait l'objet de plusieurs ouvrages, dont L'Affaire Rushdie de Raphaël Aubert (éditions du Cerf, 1990) ou La fatwa contre Rushdie: une interprétation stratégique de Ramine Kamrane (Kimé, 1997).
Le 15 février dernier, alors que l’Iran avait boycotté la foire du livre de Francfort parce que l’auteur en était invité d’honneur, quarante organes de presse contrôlés par l’Etat iranien avaient déjà financé une énorme prime de 600000 dollars (environ 500000 euros) qui serait reversée à l’assassin potentiel de Salman Rushdie.