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L'auteur auvergnat Jean Anglade est mort

Jean Anglade dans les années 70. - Photo DR/Archive LH

L'auteur auvergnat Jean Anglade est mort

Jean Anglade, auteur d'une œuvre monumentale de plus de 100 livres, traducteur et biographe, est mort mercredi 22 novembre à l'âge de 102 ans. 

Par Vincy Thomas
avec afp Créé le 22.11.2017 à 19h00

Jean Anglade est décédé mercredi 22 novembre à l'âge de 102 ans. Il est l'auteur d'une œuvre littéraire monumentale, au succès populaire jamais démenti, soit plus d'une centaine de romans, des biographies, des albums illustrés, des essais historiques, des traductions (de Boccace et Machiavel) et quelques livres de poésie et d'humour.

"Fidèle à son Auvergne natale, Jean Anglade en a fait la toile de fond de ses romans, dont la plupart ont été publiés par les Presses de la Cité" indique son éditeur, qui évoque "Son œuvre dense, généreuse, étonnante." Une œuvre qui a débuté avec Le Chien du Seigneur en 1952 chez Plon et qui s'est poursuivie "avec sa période dite "bleue", dans laquelle il explore des thèmes et des formes littéraires audacieux." 

Né en 1915, cet ancien instituteur avait inspiré à Alexandre Vialatte, son ami, ce compliment: "Jean Anglade a le génie de la belle histoire. C’est admirable."

Les critiques l'ont souvent catalogué comme écrivain "régionaliste". Une étiquette qui le hérissait: "cette appellation est méprisante; elle vaut pour ceux qui racontent des histoires de cloches et de sources, publiées à compte d'auteur." Il préférait se définir comme "romancier réaliste": "je n'invente pratiquement aucun personnage. Ils me sont tous suggérés par la réalité et je les arrange à ma façon (...). Ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est l'Homme, qu'il soit Auvergnat ou Chinois". Ses héros étaient garde-barrière, maîtresse d'école ou médecin de campagne en Auvergne et il a vendu leurs destinées à plusieurs millions d'exemplaires.

Parmi ses romans, La Foi et la Montagne (1961), qui se passe aux Philippines reçoit le Prix des Libraires en 1962. Mais le succès arrive avec La pomme oubliée (1969), inspiré de la vie de sa tante Mathilde, dernière habitante d'un village auvergnat abandonné

Avec Les ventres Jaunes (1979), La Bonne Rosée (1980) et La permission de mai (1981), il livre une saga couvrant un siècle de la vie des couteliers de Thiers, sa ville natale. Presses de la cité, dans sa collection "Terres de France" vient de rééditer la trilogie sous forme de coffret. Il a aussi signé des biographies autour du romancier Hervé Bazin (Gallimard), de Pascal (Perrin) et de l'évêque gallo-romain Sidoine Apollinaire (Volcans). 

Jean Anglade avait été placé dans une maison de retraite à Clermont-Ferrand en 2015, année de la sortie de son dernier livre, Le Grand dérangement, paru le jour de son 100e anniversaire chez Calmann-Lévy, qui avait publié ses derniers romans.

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