Le SNE explique la baisse de l’activité des éditeurs par un ensemble de facteurs: l’absence de réforme scolaire qui avait dopé le chiffre d’affaires du secteur en 2016 et 2017 suite à la refonte des manuels du collège, une "rentrée littéraire [qui] n’a pas su pleinement rencontrer les attentes du public" et, surtout, les manifestations hebdomadaires des « gilets jaunes » qui ont "freiné l’achat de livres" à la veille des fêtes de fin d'année, selon le rapport.
-1,62% sans le scolaire
Principale composante du chiffre d'affaire de l'édition, les ventes de livres ont reculé de -4,9% par rapport à 2017. Toutefois, en excluant les résultats du secteur scolaire (-24,5%), la baisse est ramenée à -1,6%. Deuxième composante du CA de l'édition, les cessions de droits (en poche, traduction ou adaptation audiovisuelle) ont, elles, bondi de 5,4% pour s'établir à 145,4 millions d’euros, soit 5,4% du total.
Mécaniquement, les droits d’auteur accusent eux aussi une baisse de 2%. "Malgré cette baisse en valeur absolue, le poids des droits d’auteur dans le chiffre d’affaires des maisons a augmenté" de 0,4 point et compte pour 11%, souligne le SNE.
Si la production de titres a légèrement augmenté (+2%) selon les données communiquées par le SNE, la production en exemplaires et le tirage moyen sont tous deux en repli de respectivement -3,3% et -5,2%.
Quatre segments éditoriaux en croissance
L’évolution du chiffre d’affaires par segment éditorial a été fortement bousculée en 2018 par rapport à l’année précédente. En forte baisse en 2017 (-16,7%), les documents d' actualité et les essais renouent avec la croissance (+6,1%). On observe la même inversion pour la jeunesse (+ 2,1%), le pratique (+0,8%) et la religion et ésotérisme (+0,3%). En revanche, les ouvrages de documentation (-10,8%), les bandes dessinées, comics et mangas (-0,5%), et la littérature (-5,7%) enregistrent un repli après une année 2017 marquée par la croissance.
Le chiffres d’affaires du format poche enregistre une très légère baisse de 0,6% en valeur et de 1,1% en volume. Sa résistance en fait "un secteur stratégique pour les maisons d’édition", estime le SNE.
Avec un chiffre d’affaires de 212,6 millions d’euros, l’édition numérique connaît une croissance de 5,1% et représente désormais 8,4% des ventes des éditeurs.
Enfin, avec une augmentation de 2%, "l’activité d’extraduction des maisons d’édition françaises en 2018 est dynamique, observe le SNE. A périmètre constant, on note une hausse du nombre des cessions de 1,6% entre 2017 et 2018". La jeunesse, la bande dessinée et la fiction sont les trois segments les plus appréciés à l’international, représentant, à eux seuls, 72,5% des titres cédés.