Né en 1940, de parents juifs polonais immigrés, Daniel Lindenberg s’est engagé au sein de la gauche, épousant d’abord les théories marxistes, avant de prendre parti pour une gauche républicaine et antiraciste. Il poursuit des études d’histoire et de sociologie à la Sorbonne et rejoint, dans les années 1960, l’Union des étudiants communistes, puis l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes. Par la suite, il devient conseiller à la direction de la revue Esprit et enseigne les sciences politiques à l’université de Vincennes (Paris-VIII-Saint-Denis).
La gauche éclatée
Ses écrits s’intéressent aux mouvements politiques de gauche et à leurs clivages, avec des ouvrages comme Le Marxisme introuvable (Calmann-Lévy, 1975), Lucien Herr: le socialisme et son destin (Calmann-Lévy, 1977, coécrit avec Pierre-André Meyer) ou encore Rappel à l’ordre. Dans cet essai, l’historien dénonce une "libido réactionnaire" de la part d’une partie des intellectuels de gauche au lendemain de la défaite de Lionel Jospin face à la montée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour des élections présidentielles, visant les personnalités telles qu'Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre-André Taguieff ou encore les écrivains Michel Houellebecq et Maurice Dantec.
Par ailleurs, Daniel Lindenberg défend un judaïsme "laïque et humaniste " et aborde les questions liées à l’identité juive dans les ouvrages Figure d’Israël (Hachette Littérature, 1997), ainsi que Destins marranes (Hachette, 2004). Récemment, il avait publié Le Procès des Lumières (Seuil, 2009) et Y a-t-il un parti intellectuel en France? (Armand Colin, 2013), qui réfléchit sur le rôle politique des intellectuels dans la France contemporaine.