Vincent Monadé, le président du CNL, a revendiqué son soutien à cet appel international du comité de soutien français piloté par Jean-Marc Salmon. "Comment aurais-je pu hésiter après le 7 janvier et les attentats contre Charlie Hebdo? Lorsque l'on défend la liberté d'expression, la liberté d'un auteur, c'est toujours, tout le temps".
Devant un parterre d'éditeurs – Antoine Gallimard, Olivier Cohen (l'Olivier), Olivier Nora (Grasset), Isabelle Gallimard (Mercure de France) – d'auteurs – Jean-Bernard Pouy, Geneviève Brisac, Noëlle Chatelet, Nathalie Kuperman, Susie Morgenstern, Laurent Binet, le dramaturge Jean-Michel Ribes – de politiques – les députés Pouria Amirshahi, Cécile Duflot ou le conseiller de Paris Frédéric Hocquard – et de journalistes et patrons de presse dont Denis Olivennes l'actuel PDG d'Europe 1, Erri De Luca a remercié la France pour "avoir introduit le verbe saboter dans les dictionnaires du monde".
"J'ai participé à beaucoup de luttes ouvrières, j'ai fait du sabotage de production, j'ai une notion du verbe saboter juste et nécessaire" a affirmé l'écrivain au passé militant. Il a en effet été l'un des dirigeants du mouvement d'extrême gauche Lotta Continua, très actif dans les années 1970. "C'est un verbe qui appartient au mouvement de lutte, c'est une pratique de la résistance. Je ne veux pas qu'on réduise et qu'on censure mon vocabulaire."
Antoine Gallimard, son éditeur en France, qui a notamment publié le 8 janvier son court essai La parole contraire, une réflexion sur la liberté d’expression, a rappelé que le mot sabotage a été inventé à Douarnenez. Des femmes qui travaillaient dans une usine de sardines avaient jeté leurs sabots dans les rouages des machines pour protester et bloquer l'activité.
Accusé par la société franco-italienne LTF d’incitation au sabotage, l’écrivain italien de 64 ans risque la prison. La prochaine audience de son procès aura lieu le 20 mai et depuis le 2 mars dernier date à laquelle une centaine de personnalités avait lancé dans Libération un appel français de soutien, la mobilisation se poursuit en France ainsi qu'en Espagne, à Barcelone, autour des éditions Seix Barral.