Entretien

Nicolas Piccato, prochain directeur de Lyon BD : "Je pense être armé pour poursuivre le développement international"

Nicolas Piccato avait pris la tête de Lyon BD à la suite du départ de son fondateur, Mathieu Diez. - Photo DR

Nicolas Piccato, prochain directeur de Lyon BD : "Je pense être armé pour poursuivre le développement international"

Passé par des postes d’attaché culturel en Corée et au Canada, le franco-italien Nicolas Piccato, 48 ans, prend la suite de Mathieu Diez à la tête de Lyon BD, dont l’édition 2021 s’ouvre ce vendredi. Sans bagage pointu sur la bande dessinée, mais avec un gros appétit de découverte.

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Par Benjamin Roure,
Créé le 16.06.2021 à 11h00

Vous avez un parcours international, dans divers champs culturels. Comment vous êtes-vous retrouvé candidat à la direction de Lyon BD ?

J’ai toujours voulu travailler dans la culture, et après mes études à l’EM Lyon [business school] et une première expérience à l’étranger pour L’Oréal, et j’ai eu l’opportunité de devenir attaché audiovisuel à l’ambassade de France en Corée, où j’ai notamment participé à des projets de coopération et de coproduction internationale. J’ai ensuite créé une société de productions de films, documentaires et fictions. Puis, après une douzaine d’années, souhaitant connaître autre chose que la Corée, je me suis envolé pour le Canada, pour un poste d’attaché audiovisuel et culturel à l’ambassade de France à Ottawa. Arrivant au bout de mon contrat de 4 ans, souhaitant rentrer en France et plus particulièrement à Lyon, ma ville d’adoption, j’ai vu passer l’information du départ de Mathieu Diez, que j’avais rencontré en 2018. Et je lui ai demandé si je pouvais avoir le profil pour lui succéder…
 
Qu’a-t-il répondu ?
Qu’il n’interférerait pas dans le processus de recrutement ! Mais que mon profil correspondait avec plusieurs des critères, notamment celui des relations internationales. Et avec la perspective de l’ouverture du Collège graphique, lieu pérenne pour la BD à Lyon, mon expérience sur la création d’un tiers-lieu à Séoul et la programmation de musique et de cinéma là-bas était aussi un plus.
 
Quel est votre rapport à la bande dessinée ?
J’ai toujours été lecteur, depuis mon enfance en Italie avec Dylan Dog ou les strips traduits de Mafalda, jusqu’à aujourd’hui avec les livres de Zerocalcare. En passant par un club BD, « Globe », que j’animais à l’EM Lyon ou la production de l’adaptation cinématographique de la BD Couleur de peau : miel de Jung quand j’étais en Corée. Ma connaissance est éclectique à défaut d’être pointue, et je n’arrive pas à Lyon BD pour imposer une ligne artistique ou mes goûts contre ceux des autres. Je dirai ce que j’aime et ce que j’aime moins, mais je vais avant tout écouter.
 
Après une première prise de contact, qu’est-ce qui vous surprend dans Lyon BD ?
En premier lieu, j’ai été impressionné par le nombre d’événements programmés par le festival. C’est colossal ! Et c’est une force d’attractivité énorme pour la ville de Lyon. L’autre point est que je prends la suite du fondateur du festival, qui l’a porté à ce niveau-là : c’est un grand défi.
 
Que pensez-vous pouvoir apporter ?
Il est un peu tôt pour donner un axe ou une vision. Je vais d’abord prendre le temps de rencontrer les équipes, de comprendre l’écosystème local. Je compte aussi aller à la rencontre des libraires et des auteurs, car ce sont eux qui font vivre la bande dessinée toute l’année. Je pense toutefois être armé pour poursuivre le développement international de Lyon BD, avec d’abord l’événement lancé en octobre par Mathieu Diez à Beyrouth. Puis, grâce à mes contacts, pourquoi pas du côté de la Corée voire du Japon. Et de l’Italie aussi, qui est mon pays d’enfance, et surtout l’un de premiers partenaires économiques de Lyon.
 

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