A partir du mois d’octobre, les curieux découvriront le rival d’Amazon. Surnommé « Kindle », cet instrument est en réalité un écran plat, au format d’un livre, qui s’appuie sur la technologie de Mobipocket, une société française rachetée par Amazon en 2005. Pour le prix de 400 à 500 dollars (290 à 360 euros), ce nouvel instrument de lecture offre une connexion sans fil à internet et permet notamment d’acheter le téléchargement des livres et des journaux (Le Monde, le New York Times ou le Wall Street Journal) sur le site d’Amazon.

Pour ceux qui ont acquis, le livre électronique de Sony, distribué depuis un an en Amérique du nord, il faut déjà prévenir que les contenus téléchargés sur Amazon ne seront pas lisibles sur des supports extérieurs.

De son côté, le groupe Google continue à scanner des centaines de milliers de livres pour la création d’une bibliothèque électronique mondiale. Si la consultation d’extraite était gratuite, le téléchargement complet (sous forme de streaming) de certains livres sera un service payant. Les éditeurs, qui fixeraient le prix, et Google partageraient la marge issue des revenus. Mais Google va plus loin en proposant un service de « bibliothèque personnalisée » où les internautes pourront regrouper leurs titres favoris et même partager certains livres avec leurs amis. Le groupe reproduit ainsi le modèle d’iTunes d’Apple en l’appliquant au livre.

Comprenant l’enjeu, Apple vient d’ailleurs de lancer un nouvel iPod (baptisé Touch) permettant d’offrir le téléchargement de contenus écrits lisibles facilement. Barnes & Nobles ne s’interdit pas d’avoir son propre lecteur. La Chine se lance également dans l’aventure et se transforme discrètement en puissance dominante fabriquant ces prototypes, avec plusieurs modèles circulant dans les salons.

Cette émulation entraîne une accélération de la numérisation des titres mais paraît toujours précoce et marginale par rapport au secteur de l’édition. Deux problèmes se posent : la compatibilité entre les contenus et les différents support (Amazon, Sony, Apple, Philips…) qui pourrait clairement freiner l’essor de ce marché et la question du tarif fixé pour un téléchargement surtout dans le cadre strict de prix unique.