Elle a longuement gravité dans l’ombre des stars de la mode. Mouchy incarne une dessinatrice phare dans ce domaine. La haute couture s’empare de son talent, tant elle apprécie son style hétéroclite et artistique. Au départ, Anna-Katharina Daisenberger cultivait plutôt un côté garçon manqué indiscipliné. La Bavaroise, née en 1932, a hérité du goût artistique de sa famille. Son choc esthétique ? Les magazines de mode américains. Inscrite dans une école spécialisée à Munich, elle trace sa voie en apprenant à "tout dessiner, à entraîner l’œil et la main".
Une incursion dans le jazz et le mannequinat lui permettent d’affirmer son caractère. Paris et New York la repèrent et lui donnent ses lettres de noblesse comme "fashion illustrator". Son ami Helmut Newton comme la presse féminine (Elle, Vogue) soutiennent ses dessins à l’allure vintage et intemporelle. Pour Pierre Cardin, "le trait de crayon de Mouchy a su traduire [son] style et une époque". Ce beau livre se veut d’ailleurs un album, mais aussi une traversée de la mode des années 1960 à nos jours.
Issey Miyake pense que l’illustratrice a "une manière très personnelle de la raconter". Montana, Cardin, Dior, Saint Laurent, Lacroix ou Kenzo aiment travailler aux côtés de celle qui a su se renouveler. Autant de stylistes qui vont "dessiner le nouvel idéal féminin". Claude Brouet (Marie Claire) confirme que "chez Mouchy, le vêtement a une vie car elle comprend parfaitement le corps". Chantal Thomass va encore plus loin en disant qu’elle "sent les choses. C’est une artiste." K. E.
