La revue Questions internationales a été lancée par la Documentation française en 2003 en réponse à l'intérêt croissant des lecteurs pour les affaires du monde, notamment après les événements du 11 septembre et au moment de la guerre en Irak. Distribuée par Dilisco et tirée à 7 000 exemplaires cinq fois par an, cette revue décrypte le monde contemporain à l’aide d’analyses de fond sur l'actualité européenne et internationale. Trois questions à Jérôme Gallois, membre de la rédaction de Questions internationales.

Après 20 ans d’existence, vous avez changé la maquette et fait évoluer la formule de Questions internationales. Quel est l’objectif de ces changements ?

Le rafraichissement de maquette est destiné à rendre la revue encore plus attractive pour les lecteurs et davantage visible sur les étals des distributeurs, notamment en kiosque et dans les librairies. Nous avons donc modernisé le code couleur avec une esthétique plus actuelle, aéré davantage les pages et structuré plus clairement l’information, accordé une place accrue à l’infographie et à l’iconographie. Ces modifications ont été opérées sans perdre pour autant l’ADN de la revue : chaque numéro reste organisé autour d’un dossier central très documenté, qui traite soit d’une aire géographique soit d’une thématique transversale, et de rubriques varia extrêmement diversifiées (histoire, cinéma, portraits…).

Sur le fond, qu’est-ce qui a changé dans votre approche éditoriale depuis vingt ans ?

Quand la revue a été créée en 2003, les questions internationales étaient en France moins centrales dans le débat public. Depuis vingt ans, tout est devenu européen ou international. Les sujets que nous traitons concernent désormais de près ou de loin tous les Français. Quand on parle des GAFAM, du djihadisme, de l’Ukraine, du dollar, des matières premières, des océans, des inégalités, de la démocratie, etc., on touche au cœur des préoccupations du grand public. En vingt ans, les thématiques internationales sont devenues omniprésentes dans l’actualité française, ce qui explique certainement le succès de notre revue.

Notre stratégie éditoriale consiste à renouveler en permanence notre vivier d’auteurs et à défricher de nouveaux sujets, à trouver des angles d’approches originaux, parfois à anticiper les sujets qui (re)montent. C’est ainsi que nous avons publié un numéro intitulé « À quoi sert l’OTAN ? » en janvier 2022, soit un mois avant le début de la guerre en Ukraine, numéro qui a depuis fait l’objet d’un retirage…

D’autres acteurs se sont depuis lancés dans la publication de périodiques sur la géopolitique et les relations internationales. Comment se différencier ?

Notre marque de fabrique est la rigueur avec laquelle nous traitons les sujets. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur deux rédacteurs en chef reconnus – le juriste Serge Sur et l’historienne Sabine Jansen – et sur un conseil scientifique constitué d’universitaires et de praticiens des relations internationales renommés qui garantissent et participent tous à la qualité des contenus que nous publions. Cette rigueur se double d’une certaine distanciation avec l’actualité la plus chaude, ce qui nous différencie des magazines ou des hebdomadaires. Bien que fortement lié à l’actualité, Questions internationales est une revue dont les contenus sont pérennes. Enfin, la revue se caractérise par une approche pédagogique et accessible, avec les nombreuses cartes et photos qui illustrent chaque numéro.

Notre succès depuis 20 ans tient certainement au fait que Questions internationales peut être lue aussi bien par des spécialistes de relations internationales que par des élèves de lycées qui ont choisi la spécialité HGGSP (histoire, géographie, géopolitique, science politique). Nos numéros figurent d’ailleurs souvent en bonne place sur les tables des libraires réservées aux concours ou aux programmes de lycée et de l’enseignement supérieur.