L’élargissement du travail le dimanche, l’une des mesures les plus médiatisées du projet de loi de croissance du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, fait débat jusque dans le secteur de la librairie où, à côté des considérations morales ou sociales, certains s’inquiètent du coût et des retombées économiques de cette disposition. Estimant qu’Amazon réalise 25 % de son chiffre d’affaires ce jour-là, le ministre entend donner aux maires la possibilité d’autoriser les commerces de leur commune à ouvrir douze dimanches par an, au lieu de cinq actuellement, et créer de nouvelles zones touristiques internationales où le travail le dimanche et en soirée sera autorisé toute l’année. Selon certains analystes, les enseignes comme la Fnac pourraient voir leurs ventes annuelles grimper de 2 % et leur résultat opérationnel de 6 % à 9 %. Cependant, pour des libraires de centre-ville de taille importante, ouvrir davantage le dimanche ne serait pas forcément rentable. Selon certains de ces libraires, la clientèle locale ne consommerait pas davantage. On assisterait juste à un report d’activité ce jour-là alors que les coûts de fonctionnement augmenteraient nettement pour pouvoirproposer aux clients la même qualité de service que les autres jours et verser aux employés des compensations financières. Le projet de loi sera étudié par les députés à partir du 26 janvier.

C. N.