« Les livres ont été pour moi source de connaissances, de guérisons, de révoltes aussi. Et de transmission vers mes enfants. Écrire, pour moi, c'est faire passer un message : "voilà mon parcours, voilà ce qui m'a aidé à comprendre le monde". Les livres de Maya Angelou, par exemple, m'ont permis de réaliser comment le racisme n'est pas naturel, que c'est une construction idéologique, que nous devons la comprendre afin de pouvoir la dépasser. Quand j'ai écrit Mes étoiles noires (2010, Philippe Rey) et La pensée blanche (2020, Philippe Rey), je poursuivais et traitais ces questionnements, qui m'agitent depuis l'âge de neuf ans ! J'en ai aujourd'hui quarante-neuf... J'ai donc creusé ces questions comme tout auteur qui creuse son sujet ! Ma carrière de joueur, elle, a été bien plus courte que ces quatre décennies ! Ma « zone de confort », comme on dit, ne se situe pas dans le foot, mais bel et bien dans ces domaines : mes livres, mes préfaces, des expos, la fondation Lilian Thuram [fondée en 2008, pour « Éduquer contre le racisme », NDLR], mon travail avec des experts comme l'historien Pascal Blanchard.
Je ne lis pas spécialement de livres consacrés au foot, mais je citerais néanmoins Le football, ombre et lumière, de l'uruguayen Eduardo Galeano [Thuram en a préfacé la réédition chez Lux, en 2014] et L'art de l'esquive, d'Olivier Guez, justement parce qu'ils sont en écho avec mes questionnements ».