À la demande du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal, le projet de BAnQ Saint-Sulpice avait été lancé en 2016 avec pour objectif « créer un lieu d’apprentissage qui s’inscrit dans l’ère du numérique. » La transformation de la bibliothèque Saint-Sulpice devait nécessiter la réhabilitation complète du bâtiment de 2900 m2 et l’intégration audacieuse d’un espace ouvert et adaptable pouvant accueillir des activités et des publics diversifiés. En associant un espace ouvert destiné aux adolescents, l’enceinte devait disposer entre ses murs d’un Medialab et d’un fab lab.
Au fil des années, le projet bat de l’aile et souffre. Pour y remédier, la fondation BAnQ lance en novembre 2019 une campagne de financement visant 4,5 M CAN$ sur trois ans. En vain.
Après seulement quatre ans de travaux, le projet finit par être arrêté. La surprise est de taille pour le président et directeur général de BAnQ, Jean-Louis Roy. « Au mois de juillet, le Ministère de la Culture et de la communication était avec nous, et encore un peu plus tard ». Il précise au journal Le Devoir qu’il n’y avait « pas de signaux indiquant qu’il fallait arrêter le projet ».
Un maigre espoir
Depuis son lancement, la bibliothèque aura couté près de 6,04M CAN$, y compris une démarche citoyenne participative de 91600 CAN$. Le budget total était de de 21M CAN$ dont 5,5M CAN$ venait de la Ville de Montréal, le reste du Ministère de la Culture et de la Communication.
Malgré le désistement du ministère, la direction de BAnQ ne ferme pas la porte au projet. La ville émet quelques réserves sur la continuité des travaux et reste « préoccupée par le retard que prend la requalification de ce bâtiment du côté du ministère de la Culture et des Communications » et souhaite que « les travaux débutent rapidement ».
Un vœu qui risque de ne pas se concrétiser tant les finances de la BAnQ comme de la ville de Montréal sont fragiles avec la crise sanitaire qui a touché de plein fouet le Québec.
Fondée en 1915, la bibliothèque Saint Sulpice est une institution dans le paysage montréalais. Situé, rue saint Denis, l’établissement patrimonial fut conçu par l’architecte montréalais Eugène Payette. Dès son ouverture, elle constituait la plus importante bibliothèque francophone de la ville.