Invité d’honneur à une rencontre professionnelle intitulée "Le virus n’aura pas eu raison du livre !", organisée par la Foire du livre de Brive,
Yannick Bolloré a attiré, samedi 6 novembre, tous les regards. Devant un public restreint à cause des conditions sanitaires, le P-DG d'Havas s’est exprimé sur sa vision de l’édition et sur le sujet qui secoue le monde du livre depuis des mois : la probable prise de contrôle du groupe Hachette par Vivendi, dont l'actionnaire de référence est son père, Vincent Bolloré.
Sur ce sujet, Yannick Bolloré a choisi ses mots.
"Hachette, quand on le regarde du point de vue français, c’est un groupe dominant, le plus grand groupe français à l’international, a-t-il commencé par dire.
Mais il est deux fois plus petit que le groupe Penguin Random House des Allemands Bertelsmann et je ne crois pas qu’on puisse aujourd’hui raisonner d’un point de vue national (…). Avec la digitalisation, la plateformisation du monde et la création des géants du numérique, (…) je pense qu’il faut constituer des champions nationaux capables de faire rayonner le livre et son secteur à l’international."
Selon Yannick Bolloré, dont l’intervention a été généreusement applaudie par des cadres de Vivendi et d'Editis, sa branche livre,
"le but de ce projet est vraiment dans l’intérêt des auteurs, de la distribution et des libraires". Il a conclu :
"C'est dans l’intérêt de la France."
Si les tractations avancent correctement,
"elles devraient s'aboutir en deuxième partie de 2022", a-t-il estimé. La fusion entre Hachette et Editis constituerait un quasi-monopole dans certains domaines, sur lesquels les autorités de la concurrence risquent logiquement d'émettre des réserves. Parmi
les secteurs qui peuvent coincer : la distribution, le parascolaire, le tourisme ou le poche.
L'auteur d'abord
En ce qui concerne sa vision de l’édition, le patron d’Havas a commencé par évoquer
"l’émotion que procure la lecture d’un livre" avant d’indiquer :
"nous essayons d’œuvrer à la création d’un champion culturel français qui aurait les moyens d’aider tout l’écosystème, en premier lieu l’auteur. Pour Vivendi, l’auteur est le maillon le plus essentiel de la chaîne. (…) Ensuite, le tissu de distribution, notamment les libraires".
Yannick Bolloré s’est rapidement éclipsé après son intervention d’une quinzaine de minutes. Non son recommander aux personnes présentes de soutenir cet après-midi l’équipe de rugby CA Brive qui s’oppose au Racing 92. Puisque Vivendi est là aussi actionnaire et principal sponsor de cette équipe corrézienne.